L'exposition Les Tourneurs prolongée jusqu'au 26 septembre 2021
© Carcajou Luis Feito, 1975. Sérigraphie, 48,5 x 44,5 cm. Photo : Barbara Beranek
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Barbara Beranek
Musée d'art de Rouyn-Noranda
Les Tourneurs rassemble les quelque 500 estampes de la collection du MA. Conservées dans les tiroirs de classeurs de la réserve, la plupart sont rarement exposées à la vue du public. Pour l’occasion, elles sont toutes déployées sur de grandes tables dans la salle d’exposition. Les guides du musée, munis de gants, deviennent alors les tourneurs au service des visiteurs. Sérigraphies, lithographies, eaux-fortes, pointes sèches, tailles-douces, monotypes, gravures sur bois et linogravures présentés au public illustrent la grande diversité qui compose l’arsenal des techniques des arts d’impression.
On raconte dans les ateliers d’estampe qu’en Orient ce mode de présentation des estampes est une tradition honorée. Coffrets, livres, rouleaux imprimés sont ouverts, tournés et déroulés devant les convives puis remisés jusqu’à la prochaine séance. L’encadrement nuirait à la lisibilité de l’œuvre. Les invités sont au plus près de la matière, du papier qui est toujours choisi avec soin. Pour l’estampier, il est notoire qu’il ne faille jamais couper le papier; on le déchire afin d’exhiber sa frange et par là la qualité du papier.
Loin d’être un art mineur, l’estampe fait partie de la formation classique en art. Les presses nécessaires à l’impression sont présentes dans les académies d’art, les collèges, les universités. Les sculpteurs Charles Daudelin et Jordi Bonet, les peintres René Richard et Marcel Barbeau s’y adonnent avec brio. La sérigraphie sied à merveille aux jets lumineux que Rita Letendre développe en acrylique sur de grandes toiles. Des artistes en font leur médium majeur : Albert Dumouchel, Louis-Pierre Bougie, Louis Pelletier. Janine Leroux-Guillaume excelle dans la manière noire avec ses formats étonnants.