Le souffle effacé est un projet de collaboration et d’écoute qui s’articule autour des habitant·e·s du quartier Noranda. Accompagnée par Monique Léger, artiste du mouvement acadienne, Béatriz Mediavilla invite à la participation tout au long de sa résidence, dans un atelier qui découvre respiration, étirements et mouvements doux afin de créer de l’espace dans le corps. Elle s’attarde principalement à la zone scapulaire dans une exploration des liens entre l’autocensure et le corps. Ce travail s’inscrit dans une démarche cinématographique.
À la suite de cet atelier, la cinéaste désire recueillir des témoignages afin de créer de la matière pour son prochain film qui s’intéresse particulièrement aux mots de toute personne qui sent que sa parole a pu être effacée socialement.
Durant sa résidence à l’Écart, l’artiste invite les participant·e·s habitant Rouyn-Noranda à se joindre à elle et observer leur souffle. C’est à partir de ces observations que se creusera un travail exploratoire de conception et de spatialisation sonore, d’écriture, de prise d’images et de mouvement pour proposer une recherche visuelle et sonore qui révèle ce souffle effacé.
À travers une approche combinant le documentaire et le poétique, la démarche de Béatriz Mediavilla met le mouvement au cœur de ses questionnements. Du fait qu’il soit éphémère et qu’il meurt simultanément à sa naissance, c’est avec des fragments de scènes, d’images et de sons, desquels émergent au montage une œuvre complète, qu’elle parvient à en capter les traces.
Artiste multidisciplinaire en cinéma, danse, vidéo, performance, écriture et dessin, Béatriz Mediavilla habite à Rouyn-Noranda où elle enseigne le cinéma depuis 1996. Elle détient une maîtrise en études cinématographiques de l’Université de Montréal, de même qu’une formation en danse de l’école PRELV. Ses films ont été présentés dans de nombreux festivals un peu partout en Amérique et en Europe. Son dernier long métrage Habiter le mouvement un récit en dix chapitres, s’est particulièrement démarqué à l’international tant par sa forme novatrice que par son contenu et son approche poétique, et s’est vu remettre le prix de la meilleure œuvre canadienne au FIFA en 2021. La même année, elle a reçu le Prix Découverte des Prix de la danse de Montréal.
