Paolo Almario Marmelade Exposition 7 avril au 30 mai 2021 Conférence : plus d’info à venir Une machine imposante, froide, tranchante, un mécanisme menaçant. Cette structure res-semble à une maison. Comme la maison de la famille Almario, elle est destinée à être dé-truite. Des portraits de magistrats colombiens ornent les murs. Ils ont signé l’ordre d’arrêter le père Almario en se basant sur de faux témoignages. Leurs visages, composés d’étiquettes de confiture colombienne, sont programmés pour être émiettés devant nos yeux. Sur la table, du pain et de la marmelade sont à notre disposition. Le pouvoir poli-tique est entre nos mains. C’est ainsi qu’on distribue le pouvoir en Colombie, de façon ir-régulière, comme on tartine une tranche de pain. « De 2011 à 2015, j’ai fait mes expositions avec seule ambition de faire libérer mon père. » C’était osé, au début, d’accuser ces magistrats. Mais les enquêtes, petit à petit, ont prouvé leur crime. L’un d’eux est d’ailleurs en fuite au Canada. Son père est finalement relâché grâce à l’aide d’une ONG qui prend connaissance de l’exposition. Paolo Almario, victorieux, est épuisé. Sa famille reste une miette de la grande histoire. Les accusations, les investigations, ça n’arrête pas. Marmelade fait appel à l’universalité. « Qu’est-ce qui déclenche une violence aussi grosse comme détruire la mai-son de quelqu’un? » nous demande l’artiste. À l’heure où certains découvrent ce qu’est la vulnérabilité, Paolo Almario est en terrain connu. Artiste, réfugié, immigrant au Saguenay, il a tenté de survivre, c’est tout. Après un baccalauréat en design et architecture de l’Université des Andes à Bogota en 2011, il complète une maitrise en arts à l’Université du Québec à Chicoutimi en 2014. Enfant, il apprenait à déchiffrer des codes HTML à copier-coller pour capturer des Pokémon; des années plus tard, il déchiffre les codes qui programment la violence.