Depuis une dizaine d’années, Myriam Lambert développe une œuvre plastique multiforme qui remet en perspective, de manière poétique et impliquée, la mémoire et l’identité des lieux et des personnes que cette artiste a rencontrées lors de ses nombreuses résidences et expériences. Pour son exposition à Amos, l’artiste propose deux installations toujours selon cette même démarche. Après de nombreux entretiens avec les résidents de San Rafael (Veracruz, Mexique), Lambert a réalisé que la mémoire collective du village était étroitement liée aux inondations presque annuelles affectant la communauté. Diluvio s'offre ainsi comme une offrande votive en sculptures, en lumière et en son. Lambert a décidé de traduire de manière artistique ce capital-mnémotechnique émotionnel de la population de San Rafael. Œuvre immersive placide, malgré les propos qu’elle évoque, c’est en douceur — sans toutefois être rassurante — que l’œuvre Diluvio invite à réfléchir sur les résultats du dérèglement climatique planétaire. Pipeline est quant à elle une installation créée lors d’une résidence à Genève et diffusée une première fois au festival City Sonic en Belgique. Ici un des lieux ayant marqué l’identité collective des Genevois est le lac Léman et son eau venant de l’ère glaciaire. Ses recherches sur le lac l’ont menée à réfléchir sur la fonte des glaces des pôles. À son arrivée à Genève, elle découvre l’icône de la ville; le jet d’eau, véritable emblème évoquant pour elle un puits de pétrole qui vient d’éclore. Cette œuvre est aussi une réaction face à la volonté du gouvernement canadien d’implanter un oléoduc d’un océan à l’autre du pays. Ces deux œuvres sont maintenant dans les fiches pédagogiques sur une démarche écologiquement engagée de l'UQAT