À la suite d’une résidence de recherche dans les archives de L’Écart et du CAAVAT (Centre des artistes en arts visuels de l’Abitibi-Témiscamingue) en novembre dernier, Christophe Barbeau propose une exposition basée sur ces archives, en portant une réflexion sur les concepts de mobilité de l’art (et de l’artiste) et des structures d’exposition. Ces idées ont occupé une place importante dans l’histoire du centre, que ce soit avec les symposiums (1989, 1993, 1997), L’Échangeur (2000), Le Festival de performance de Rouyn Noranda et la Biennale d’art performatif de Rouyn-Noranda (2002 à 2014), ou Trafic Inter/nationale d'art actuel en Abitibi-Témiscamingue (2005). Sans adopter le rôle de commissaire, Christophe Barbeau sélectionne des archives, des fragments d’œuvres et des artéfacts d’expositions pour élaborer de nouvelles installations. Prenant en considération l’historique de chaque lieu où il expose, il constitue de nouveaux scénarios en prenant en compte les usages passés de l’espace, son architecture et certains de ses objets, tant artistiques qu’usuels. L’artiste confronte son travail à la mémoire du lieu de même qu’à celle du public. Différentes stratégies de reconstitution et de réappropriation sont explorées : la réactualisation – par la copie, le facsimilé – d'œuvres appartenant à l'histoire de l'art, la commande d'œuvres à d'autres artistes et le travail sur l'archive. Ces formes de collaborations contribuent à brouiller la notion d'auteur et visent à créer un réseau complexe de références. Il interroge la nature de l'œuvre, la relation à l’«authorship» que l'on lui accorde ainsi que les notions mêmes de commissariat et d'exposition.