Ce projet intitulé Construire la pluie prend la forme d’une installation visuelle et sonore qui se déguste en trois temps et qui trouve pour point de rencontre un simple casque d’écoute. Ce dernier permet au spectateur d’entendre l’assemblage des sons produits par les deux autres parties de l’installation. L’une de ces parties place le spectateur devant un espace mural sur lequel sont accrochés de multiples verres de styromousse percés d’un petit trou. Des instruments (habituellement utilisés en chimie) appelés ampoule à robinet y laissent tomber de l’eau goutte par goutte, produisant ainsi à partir de chaque verre un impact sonore impressionnant. Ces sons varient d’un verre à l’autre en fonction de la taille à laquelle il a été coupé. Dans un autre espace, une boite insonorisante renferme un dispositif qui froisse continuellement un sac de plastique, créant un son qui se rapproche du bruit blanc. Des micros captent les sons de ces deux espaces et un système de retransmission du son en direct les assemble dans les écouteurs. Au cœur de ces sons réunis dans le casque d’écoute subsiste inévitablement quelque-chose d’artificiel. Le phénomène naturel de la pluie est du ressort d’une force qui est supérieure à l’homme et il est donc fatalement impossible d’en imiter toutes les nuances. Ce projet transporte le participant vers sa propre expérience de la pluie, le plaçant entre le souvenir qu’il en a et l’interprétation que j’en ai fait. Tous ont déjà expérimenté ce phénomène naturel très commun, mais chacun porte en sa mémoire, en son vécu, des sensations et des souvenirs divergents associés à la pluie. Camille Bernard-Gravel vit à Québec. Elle détient un baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’université Laval. Elle a reçu plusieurs prix, bourses et distinctions pour ses créations et a réalisé des résidences de création en Thaïlande, en Argentine, en France et en ce moment au Mexique. Elle est très impliquée dans le milieu des arts visuels de Québec.