16 septembre 2014

Le Réseau muséal de l’Abitibi-Témiscamingue s’inquiète des orientations du gouvernement libéral et se désole de la fusion des directions régionales du MCCQ de l’Abitibi-Témiscamingue-et-Nord-du-Québec et de l’Outaouais

Source

Karyne Brassard
Réseau Muséal de l'Abitibi-Témiscamingue

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Lettre ouverte aux députés libéraux de l’Abitibi-Témiscamingue

Luc Blanchette, Rouyn-Noranda-Témiscamingue
Guy Bourgeois, Abitibi-Est

Messieurs les députés libéraux d’Abitibi-Témiscamingue,

Le 4 juillet dernier, la Société des musées québécois, à l’instar de trois grands musées du Québec, s’inquiétait des récentes décisions du nouveau gouvernement libéral. Par la présente, le Réseau muséal de l’Abitibi-Témiscamingue ajoute sa voix à cette inquiétude et vous demande d’exercer des représentations au sein de votre gouvernement pour assurer le plein épanouissement des institutions muséales qui participent activement à la vitalité de la société.

Depuis plusieurs années, la situation des institutions muséales est insoutenable. Le rapport Corbo déposé en février dernier dépeint la situation des musées au Québec : le sous-financement de l’ensemble des musées y est constaté. Parmi les recommandations, nous retrouvons un investissement majeur de l’ordre de 6,3 millions pour l’année 2014, et ce, pour maintenir à flots les institutions actuelles. Le rapport recommande aussi la fin du moratoire pour le financement des institutions reconnues et soutenues par le Ministère de la Culture et des Communications. Ainsi plusieurs musées régionaux qui sont reconnus par le ministère auraient pu espérer être soutenus. Le rapport Corbo a été tabletté par votre gouvernement, qui du même souffle annonce de nouvelles évaluations de tous les programmes.

Des coupures de l’ordre de 5% déjà annoncées pour les grands musées, soit près de 3 millions de dollars, font craindre le pire pour les institutions muséales de l’Abitibi-Témiscamingue. Le sort des musées en Abitibi-Témiscamingue est précaire, malgré l’augmentation considérable des investissements et des infrastructures, qui n’est compensé par aucune majoration depuis 2006. Elles sont pourtant, moyennes et petites des maillons importants de l’offre touristique et de la qualité de vie des citoyens de nos villes nordiques. Une baisse du support du Ministère de la Culture et des Communications serait catastrophique déjà que le statu quo est insoutenable. L’essoufflement des ressources humaines est déjà à son maximum.

La disparition du soutien au CREM, cellule régionale d’expertise en muséologie, sonne aussi le glas pour ces regroupements muséaux comme le nôtre. L’impact du Réseau muséal de l’Abitibi-Témiscamingue est pourtant palpable : au cours des quatre dernières années, nous avons établi le diagnostic du collectionnement en Abitibi-Témiscamingue; nous avons procédé à l’implantation d’un logiciel commun de gestion de collection (une initiative unique au Québec). Alors que les petits musées doivent composer avec un roulement de personnel élevé, le Réseau agit comme une communauté de pratique : il est structurant parce qu’il soutient les nouveaux dirigeants, il suscite la rencontre des membres, encadre des projets de développement des compétences, essentiels dans une région qui n’offrent pas de cours en muséologie.

Mais d’autres changements majeurs ont été apportés par le nouveau budget provincial, et une décision inquiète particulièrement le Réseau muséal de l’Abitibi-Témiscamingue : la disparition de notre direction régionale du ministère de la Culture et des Communications. Suite au départ à la retraite de la directrice régionale Madame Monik Duhaime, le poste de direction a été jumelé avec celui de l’Outaouais. Il s’agit d’une perte de pouvoir décisionnelle importante pour le milieu culturel de l’Abitibi-Témiscamingue. Le partage d’un territoire aussi vaste pour une seule et unique direction régionale, joignant un milieu nordique et rural à un milieu en bonne partie urbain, ne pourra aucunement refléter nos priorités régionales.

Pour toutes ces raisons, le Réseau muséal de l’Abitibi-Témiscamingue vous demande d’exercer des pressions auprès de la ministre de la culture et des communications, madame Hélène David et du premier ministre monsieur Philippe Couillard pour qu’ils considèrent les crédits octroyés aux musées, non comme des dépenses, mais des investissements qui créent des emplois, gardent vivante la mémoire de notre histoire qui constitue l’épine dorsale de l’offre touristique.

Recevez, messieurs les députés libéraux de l’Abitibi-Témiscamingue, nos salutations distinguées.

Andrée Neault (secrétaire du RMAT et directrice du Fossilarium de Notre-Dame-du-Nord), Karyne Brassard (coordonnatrice du RMAT), Jean-Jacques Lachapelle (président du RMAT et directeur du Centre d’exposition de Rouyn-Noranda), François Labbé (trésorier du RMAT et directeur de la Corporation de la Maison Dumoulon), Jean Massicotte (administrateur du RMAT et directeur du Musée minéralogique de Malartic, Monique Baril (directrice du Musée de Guérin), James Slobodian (Président du conseil d’administration du Centre d’interprétation historique National Camp Spirit Lake), Caroline Parent (Recherche et développement Corporation Camp Spirit Lake), Francine Plante (administratrice du RMAT et directrice de la Maison du frère Moffet)

Le RMAT regroupe 24 institutions de l’Abitibi-Témiscamingue soit cinq centres d’exposition et 19 musées, centres d’interprétation et lieux historiques. Le Réseau muséal d’Abitibi-Témiscamingue a pour mission de réseauter et de développer des compétences au sein des institutions membres.

C.C. : Philippe COUILLARD, Député de Roberval, Parti libéral du Québec
Premier ministre, Responsable des dossiers jeunesse, Responsable de la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean

Hélène DAVID, Députée d’Outremont, Parti libéral du Québec, Ministre de la Culture et des Communications, Ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française

Luc BLANCHETTE, Député de Rouyn-Noranda–Témiscamingue,Parti libéral du Québec, Ministre délégué aux Mines, Ministre responsable de la région de l’Abitibi-Témiscamingue, Ministre responsable de la région du Nord-du-Québec

Guy BOURGEOIS, Député d’Abitibi-Est, Parti libéral du Québec, Adjoint parlementaire du ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles et ministre responsable du Plan Nord (volet retombées économiques du Plan Nord), Président de séance

François GENDRON, Député d’Abitibi-Ouest, Parti québécois, Troisième vice-président de l’Assemblée nationale

Société des Musées du Québec

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Communiqué