2 septembre 2014

FME 2014 : l’épicentre du rock

Source

Sonia Demontigny
Festival de musique émergente

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Replongeant tête première dans ses racines rock et poussant d’un cran ses incursions en art urbain, le Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue (FME) s’est conclu, dimanche, après quatre jours de surprises, de découvertes, un foisonnement d’initiatives et 24 000 entrées enregistrées.

Avec une programmation de plus de 70 artistes offrant de multiples déclinaisons de styles, celle-ci proposée autant par des pionniers du genre que par des groupes de la relève, le FME a une fois de plus servi de carrefour d’influences à un public toujours aussi curieux et constamment à l’affût.

En marge de sa programmation et de ses activités, le FME est demeuré un important point de convergence pour les professionnels de l’industrie, avec la présence encore cette année de plusieurs acteurs étrangers venus s’inspirer et discuter des enjeux qui se dessinent en musique.

Une cascade de nouveautés en 2014

La toute nouvelle série de concerts impromptus, tenus dans des lieux inusités de Rouyn-Noranda, a remporté un vif succès. Le FME a planté un décor tantôt verdoyant, tantôt industriel, déroulant le tapis rouge à Philippe Brach, Miracles, Laurence Hélie, Kensico, The Feather et Les Deuxluxes, qui ont joué le jeu à fond la caisse.

Et comme si ce n’était pas suffisant, plusieurs concerts surprises (Dear Criminals, Louis-Philippe Gingras et Laetitia Shériff), sont venus ponctuer les soirées des festivaliers, créant un bouillonnement perpétuel dans les rues de Noranda. Aussi, certains artistes de la région se sont approprié l’événement en marquant le festival de prestations clandestines fort appréciées par les habitués du FME.

Pour être dans le coup, le public a pu compter sur les alertes du FME pour téléphones intelligents. D’ailleurs, le festival a étendu aux usagers Androïd sa populaire application, un outil indispensable et apprécié des festivaliers toujours en mouvement.

Étendant ses tentacules en dehors du centre nerveux du Vieux-Noranda, la 12e édition du FME a incarné mieux que jamais cette volonté de rendre accessible la crème de la musique indépendante à un nouveau public, tout en en mettant plein la vue et les oreilles aux habitués des longues virées nocturnes.

Reste que les organisateurs ont misé sur le côté fédérateur du Vieux-Noranda pour transformer un tronçon de la 7e rue en un lieu de rassemblement et de fête unique en son genre. Avec ses DJ, son bar, son Lite-Bright format géant et ses zones aménagées pour relaxer, tout le monde a pu goûter à l’expérience FME et prolonger le bon temps entre amis.

Il faut dire que les festivités ont décollé en force avec le concert de la rentrée universitaire et collégiale sur la scène extérieure. Avec une carte réunissant Midnight Romeo, Koriass et Rich Aucoin, les 4000 spectateurs présents possédaient les ingrédients parfaits pour danser, lâcher leur fou et oublier les travaux de mi-session qui approchent à grands pas.

Au même moment, l’Agora des arts accueillait un public venu assister à un assemblage irrésistible de chansons francophones. David Giguère, Jimmy Hunt et Philippe B ont démontré pourquoi le Québec occupe une place enviable en matière de rock francophone, et ce, même si le vénérable Arthur H a conquis le public avec son univers de cabaret.

Plus tôt dans la journée, c’est une nouvelle génération de festivaliers qui a pu s’initier au groove et à l’attitude rock lors du spectacle pour enfants avec le Tonton Ninou Rock Band. Force est de constater que la relève est prometteuse avec plus de 1000 petits participants!

L’essence rock du FME s’est manifestée tout particulièrement lors des concerts de fins de soirée. Le one man band montréalais Mark Sultan a servi deux convaincantes leçons de garage, alors que les prestations déchaînées de Pif Paf Hangover, des Vibrators, de Red Mass, de Le Trouble et de PyPy ont étanché la soif de gros rock du public couche-tard.

L’événement FME avec le mythique collectif montréalais Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra a généré une décharge magnétique dans la scène Paramount. Le public a profité d’une ambiance idéale pour contempler les arrangements ingénieux du groupe. Portés par un buzz soutenu, leurs collègues Ought, de l’étiquette Constellation, ont fait découvrir leur savant mélange d’indie rock et de post-punk.

Évidemment, les amateurs de hip-hop n’étaient pas en reste samedi, avec l’alignement des Eman X Vlooper, Dramatik et The Posterz. Il en va de même pour les maniaques de beats dansants à qui Millimetrik, The Hacker et Surfing Leons ont fait suspendre le temps pour la nuit électro.

Enfin, Owen Pallett a terminé sa tournée avec une prestation remarquée au FME. Dimanche, le festival s’est donc conclu sur une belle note avec les prestations du jeune compositeur canadien et de Daniel Bélanger, l’incontournable.

Pour la qualité de sa prestation offerte dans un garage Télé-Québec a décerné cette année son prix à Les Deuxluxes qui profitera d’une vitrine exceptionnelle grâce à une performance rémunérée à l’émission Belle et Bum.

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