Mot du directeur général - FEMMES PHARES - Au cœur de la programmation d’hiver 2021
© Jin-me Yoon, Testing Ground (arrêt sur image), 2019. Avec l’aimable permission de l’artiste.
Source
Beranek Barbara
Musée d'Art de Rouyn-Noranda
Communiqué sous forme complète : https://mailchi.mp/680e35ba4375/femmes-phares-la-programmation-hiver-2021-du-ma
Mot du directeur général
FEMMES PHARES
Au cœur de la programmation d’hiver 2021
À l’annonce du confinement généralisé au Québec auquel se conforme le Musée d’art de Rouyn-Noranda (MA), toute l’équipe du musée demeure active dans le respect des consignes. C’est donc avec un réel contentement que nous présentons la programmation d’hiver 2021.
Femmes phares
Contre vents et marées, nous avons concocté une programmation hivernale : expositions, théâtre, ateliers d’art. Selon la situation nous modulerons les accès, de la présence sur place à l’expérience virtuelle.
Une ligne de force traverse cette programmation : ce sont tous des projets portés par des femmes. Ce que j’appellerai les Femmes phares. Leur acharnement, leur conviction profonde à explorer une identité individuelle et collective, à déployer une vision marginale, parce que marginalisée, sont à tous égards des phares lumineux en ces temps incertains.
OURSE BLEUE – PICISKANÂW MASK ISKWEW jusqu’en mars
Avec Ourse Bleue – Piciskanâw mask iskwew, initiée à l’automne 2020 et se poursuivant jusqu’en mars, Virginia Pesemapeo Bordeleau trace sa propre ligne de vie : 40 ans de peinture à construire son identité eeyoue. D’abord en mettant en scène sa famille; puis au retour d’un voyage au Mexique à inscrire sur toile l’autochtonie partagée par toute l’Amérique du nord au sud; dans un troisième temps à faire revivre les savoirs en dansant avec la toile et les pinceaux à la manière d’un oiseau-tonnerre, d’un homme-oiseau, d’une femme-médecine, d’une shaman-guérisseuse. C’est d’ailleurs dans ce dernier rôle qu’elle inaugure l’œuvre incantatoire Poésie en marche pour Sindy (Centre d’exposition de Val-d’Or) et l’œuvre collective Les Brodeuses qui forment le quatrième axe d’une trajectoire originale. Une publication éponyme accompagne l’exposition et contient 50 poèmes inédits. Une exposition et une publication produites par le MA, sous la direction engagée de Marc-Olivier Hamelin. Une version Visite virtuelle sera disponible sous peu.
Le MA au MAX au Mexique
À partir de cette semaine et ce jusqu’au 17 février, le Musée d’anthropologie de Xalapa (MAX) présente Dialogue Quatre / Diálogo Cuatro. Cette exposition présentée à l’automne au MA regroupe Être de lumière de Guillermina Ortega (Coatepec, Mexique) et Les Brodeuses de Virginia Pesemapeo Bordeleau (Rouyn-Noranda, Québec). Artistes métisses, la première d’ascendance nahua, la seconde d’ascendance eeyoue, font toutes deux échos à la question des femmes et filles autochtones assassinées et disparues. Caisse de résonnance d’une violence érigée en système dans toutes les Amériques.
Le Noir de l’encre dès janvier
Le Noir de l’encre a été élaboré à la faveur d’un collectif de femmes. Se revendiquant d’appartenir à des champs d’expertise professionnelle divers, ce collectif aborde la lithographie en tentant de lui arracher une vérité innervée, ici par la médecine, ici par la géologie, ou encore là par la psychologie. Parce qu’il est féminin, le collectif n’en reste pas là et s’ouvre : chacune invitera un artiste masculin à se joindre à l’expérience du noir de l’encre. Le projet a été insufflé par Joanne Poitras. L’exposition est en instance de montage par l’équipe du MA; elle sera filmée en 360 degrés et la visite virtuelle sera disponible dès le 22 janvier lors d’un vernissage en téléconférence qui donnera la parole à tous les artistes. L’exposition réelle sera prête en vue d’un prochain déconfinement.
Le Tandem, le MA, même combat à la mi-mars
Le MA poursuit son association avec le Théâtre du Tandem, une compagnie de théâtre de création en Abitibi-Témiscamingue. Ce sont les questions esthétiques formulées par les créateurs de théâtre invités par le Tandem qui justifient notre collaboration. Avec Bermudes (dérive), la compagnie Système Kangourou en quête d’un affranchissement du théâtre psychologique inscrit son écriture théâtrale dans une forme chorale portée par des non-comédiens, dont un chœur d’adolescents. S’en suit une exploration scénographique qui fraye avec la performance. Anne-Marie Guilmaine, Claudine Robillard et Claire Legendre sont à l’origine de ce Bermudes dont Anticosti, Montréal et Rouyn-Noranda forment les pointes du triangle.
Le MAJ au MA à la fin mars
Deux rétrospectives élaborées par le Musée d’art de Joliette (MAJ) prendront place au MA en mars. Dans l’exposition Ici ailleurs d’autres spectres, Jin-me Yoon, artiste vancouvéroise d’origine coréenne, mérite notre attention par le regard unique qu’elle fabrique à partir de la vidéo et de la photographie, dans lesquelles elle entremêle les paysages canadiens aux expériences coréennes. Il s’agit d’une première rétrospective consacrée à cette artiste alors qu’elle cumule une trentaine d’années de travail. La seconde rétrospective Les ouvrages et les heures est celle consacrée à Monique Régimbald Zeiber, artiste bien connue de plusieurs artistes de l’Abitibi-Témiscamingue. Professeure à l’UQAM, elle a été marquante en raison de ses positions féministes et intellectuelles. « Elle a développé une démarche fascinante qui trouble l’histoire du formalisme québécois en peinture en y insérant des références au corps et à la réalité des femmes, décrite par les femmes », précise la commissaire des deux expositions Anne-Marie St-Jean Aubre.
L’Abitibi en 360 degrés à la maison
Enfin, terminée abruptement en raison des mesures de confinement, l’exposition ABITIBI 360 – LA SUITE de Serge Bordeleau qui consiste en cinq documentaires en réalité virtuelle seront prochainement disponibles en location. Vous pouvez donc louer les casques de réalité virtuelle pour une période déterminée et regarder ces documentaires. Il est assez extraordinaire de constater comment le cerveau est complètement dupé dans plusieurs de ses réflexes : vous vous rappelez cette histoire des gens dans les premières salles de cinéma qui ont eu la frousse devant le train qui s’avançait vers eux ? Eh bien, je n’ai pas osé bouger dans mon canot virtuel, j’ai eu le vertige au bord de la mine à ciel ouvert et j’ai été gêné de me trouver si près du visage de l’orpailleur.
Le MA quarantaine
Enfin, nous vous invitons à la section de notre site web MA quarantaine où est recensée l’offre muséale disponible en temps de confinement. Et nous vous souhaitons une année lumineuse, habitée de mille phares.
Jean-Jacques Lachapelle
Directeur général et conservateur en chef