Expositions de Jacques Baril et Mathieu Gagnon au Centre d'exposition d'Amos
© dessin Mathieu Gagnon
Source
Marianne Trudel
Centre d'exposition d'Amos
Deux nouvelles expositions sont présentées au Centre d’exposition d’Amos à compter du vernissage qui aura lieu exceptionnellement le jeudi 2 avril à 17 h, et ce, en présence des artistes Jacques Baril et Mathieu Gagnon. Une chance unique de les rencontrer à cette occasion!
Dans la grande salle- LES MISSIONNAIRES de Jacques Baril
« Ma mère était brave et sans peur, mon père était sage et rieur, ils m’ont enseigné le courage et la persévérance. Mon oncle était bûcheron et mineur, il m’a montré comment aiguiser une hache et s’en servir, mon grand-père était ébéniste et autodidacte, il m’a appris à donner du chemin à une égoïne et à apprendre seul. Tous ces gestes simples m’ont rempli de devoirs et d’histoire. »
C’est en regard à la transformation du portrait socio-économique de notre région que l’artiste a développé cette exposition, conscient que si, jadis, beaucoup de travailleurs sans niveau de scolarité élevé avaient la possibilité de bien gagner leurs vies, c’était le cas des bûcherons, des mineurs, des agriculteurs… ce moment de l’histoire du Québec semble révolu. L’exposition Les Missionnaires parle de la transmission des savoirs de survivance. Dans la trilogie, homme-travail-nature, il y a ce geste commun qui relie la nature et les hommes à la vie. Ces gestes de survie sont répétés au quotidien à tout instant autant par les hommes que par les animaux ou même les plantes, des gestes pour se nourrir sans devenir une proie. Ils sont transmis d’un à l’autre comme une mission, celle de perpétuer l’existence.
Jacques Baril est un artiste autodidacte bien connu de notre région qui vit à Gallichan. Sculpteur avant tout, le public le connait bien par ses nombreuses participations dans le domaine de la sculpture sur neige que ce soit par sa présence à l’international tout comme dans des projets de Culture à l’école à l’échelle du Québec. Ils sont nombreux à avoir exploré cette blanche matière avec lui telle qu’avec le projet de La Cathédrale blanche réalisé dans le cadre du 100e d’Amos. Son dernier passage au Centre d’exposition d’Amos remonte à l’année 2000 avec un projet d’installation extérieur qui avait bien fait jaser… En permanence, quelques œuvres de cet artiste s’érigent à Amos; deux œuvres d’intégration à l’architecture, l’une au poste de la SQ et l’autre au Centre de formation Harricana-Pavillon de la foresterie. De même, il est l’auteur de la vasque réalisée en 2005 lors de la Finale régionale des Jeux du Québec et qui prend place à l’Agora naturelle.
Dans les petites salles- PETITS MONDES de Mathieu Gagnon
Petits mondes est une exposition qui fascine par la qualité du dessin. Ce corpus représente des lieux austères d’allure monumentale où se trouvent parfois des maquettes représentant d’autres bâtiments. L’artiste modélise d’abord par ordinateur des constructions imaginaires pour y cadrer des mises en scène avec une caméra virtuelle. Durant cette conception, comme dans le processus mental des rêves, des visions inspirées de bâtiments réels fusionnent pour former un parcours architectural fictif. Pas question ici de reproduire des photographies même si l’appropriation est un passage nécessaire de la démarche de l’artiste. Les dessins de Mathieu Gagnon sont inspirés par les grands halls de béton «brutalistes» des années 1950 à 1970 et du style Art déco pour certains volumes et détails de coins crénelés.
La définition ambigüe de ces endroits inventés contraste avec leur précision géométrique. Les dessins plus récents poursuivent un jeu d’enchâssement et de mise en abime avec des maquettes déposées sous des dômes de verres faisant penser à des communautés désertées. Sous l’un de ces dômes, vous pourrez même y découvrir un spécimen particulier trouvé dans la ville d’Amos. Cette collection d’immeubles évoque les cabinets de curiosité anciens, d’où cette citation datant de 1645 empruntée au médecin et alchimiste Pierre Borel :
« Arrête, curieux, car tu verras ici le monde dans un musée c’est-à-dire un microcosme ou un abrégé des choses les plus rares… «Vrai cimetière», diras-tu peut-être, «qui ne contient que des cadavres» : non, dis plutôt, les Champs Élyséens où revivent des morts en possession d’une heureuse tranquillité… Tout cela, renfermé dans un modeste asile.»
Mathieu Gagnon, originaire du Bas-Saint-Laurent, vit et travaille à Montréal. Il obtient un baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal en 2006. Son travail a été peu diffusé jusqu’à présent sinon principalement à Montréal notamment à la galerie Youn et à l’Usine C.
L’exposition Petits mondes est présenté jusqu’au 17 mai alors que Les missionnaires se poursuivra jusqu’au 24 mai 2015 selon l’horaire suivant;
Mercredi au vendredi, de 13 h 30 à 17 h et de 19 h à 21 h
Samedi et dimanche, de 13 h à 17 h.
Prendre note que le Centre d’exposition sera fermé le 5 avril à l’occasion de Pâques.
Entrée libre