Le milieu culturel est perplexe
Source
Madeleine Perron
Conseil de la culture de l'Abitibi-Témiscamingue
À l’instar de tous les secteurs d’activités, le milieu artistique et culturel de l’Abitibi-Témiscamingue est sur le qui-vive et se demande où le couperet tombera suite au dépôt du rapport de la Commission de révision des programmes. Sachant que les décisions devront être prises rapidement pour qu’elles soient effectives au 1er avril 2015, le Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue (CCAT) s’attend à ce qu’aucune consultation ne les précède. C’est pourquoi les administrateurs du CCAT, lors de leur dernière réunion, ont décidé d’interpeler la ministre de la Culture et des Communications, ainsi que le Premier ministre, pour s’assurer que le gouvernement a prévu des mécanismes aptes à mesurer l’impact de ces décisions sur le développement culturel de notre région.
Le cas du Conservatoire de musique de Val-d’Or est un exemple éloquent. Si la rumeur persistante relative à la fermeture des cinq conservatoires situés dans les régions se concrétise, qui va s’assurer que cette solution drastique ne créera pas d’autres problèmes? Les ressources matérielles, humaines et financières étant plus limitées en région, les maillages et les partenariats sont essentiels, voire même vitaux, à notre épanouissement culturel. Chaque maillon de la chaîne ayant son rôle à jouer, il est impératif d’avoir une vue d’ensemble pour mesurer tous les effets collatéraux d’une telle fermeture. Dans cette perspective, le CCAT dénonce toutes décisions prônant la fermeture du Conservatoire de musique de Val-d’Or.
Les administrateurs du Conseil de la culture abordent avec les mêmes interrogations la décision du MCC de fusionner le poste de direction de la Direction régionale de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec avec celui de l’Outaouais. Comment pouvons-nous demander à une seule personne de desservir un territoire de plus 930 000 km2, soit plus de la moitié de l’ensemble du Québec (1,6 million km2)? Comment cette personne peut-elle connaitre et défendre cinq cultures distinctes (Algonquins, Cris, Inuits, Allochtones du Nord-du-Québec et de l’Abitibi-Témiscamingue), sans compter celles de l’Outaouais? Quel poids perdons-nous avec le transfert du centre de gestion vers l’Outaouais, une région deux fois plus populeuse que l’Abitibi-Témiscamingue et huit fois plus que le Nord-du-Québec? Y aura-t-il diminution de notre capacité décisionnelle? Pour toutes ces raisons, le CCAT a demandé à la ministre de la Culture et des Communications, madame Hélène David, de maintenir le poste de direction en Abitibi-Témiscamingue et Nord-du-Québec. Une réponse se fait toujours attendre.
Le CCAT demeure vigilant et poursuivra ses actions afin de s’assurer que le milieu artistique et culturel de l’Abitibi-Témiscamingue puisse préserver ses fragiles acquis suite aux décisions qui découleront de ces travaux menés par la Commission de la révision des programmes.