Du 16 au 20 octobre dernier, j’ai eu la chance de participer à une délégation culturelle à Régina, en Saskatchewan, dans le cadre du projet des Closmonautes (Communautés de Langues Officielles en Situation Minoritaire – CLOSM). Ce projet réunit des organismes culturels de la francophonie canadienne pour favoriser les échanges et renforcer la compréhension de nos réalités respectives. Certaines de ces réalités sont similaires entre les régions éloignées du Québec et d’autres provinces canadiennes, marquées par l’isolement, la faible densité de population, et l’immensité du territoire. On y retrouve aussi l’ingéniosité, la créativité, la volonté d’autonomie et l’envie de rester en contact avec « notre » art, celui qui nous est destiné et qui reflète notre identité.
Cette édition des Closmonautes a rassemblé des membres de Conseils régionaux de la culture, comme Culture Saguenay-Lac-Saint-Jean et Culture Mauricie, ainsi que des membres de la Fédération culturelle canadienne-française : la Maison des artistes visuels francophones, le Centre culturel Aberdeen, l’Association des groupes en art visuel francophones, la Galerie Saw et le Collectif HAT. Nous avons reçu un accueil exceptionnel de la part du Conseil culturel fransaskois, qui célébrait son 50e anniversaire, sous la direction de M. Dany Rousseau et la présidence de Mme Anne Brochu-Lambert. À leur contact, nous avons eu l’opportunité d’approfondir notre compréhension de la richesse historique et culturelle fransaskoise (les francophones de la Saskatchewan).
Au cours des quatre journées d’exploration, nous avons découvert la vitalité culturelle par le biais des arts visuels, notamment au Musée Mackenzie et à la Art Gallery of Régina. Sans surprise, la Cité universitaire francophone joue également un rôle de premier plan. Nous y avons rencontré professeurs et étudiants, dont plusieurs issus de l’immigration, ce qui contribue à augmenter la présence francophone en Saskatchewan. Nous avons également assisté à un café littéraire où plusieurs auteurs et autrices s’étaient réunis. Enfin, nous avons participé à Contact Ouest, l’équivalent de Rideau au Québec, offrant une vitrine aux artistes musicaux pour se faire connaître auprès des diffuseurs.
Des ateliers de codéveloppement nous ont permis de dégager des pistes d’action prioritaires pour l’avenir des Closmonautes, notamment le lobbying et l’action politique en faveur de la langue française, le soutien aux communautés et l’adaptation des programmes culturels. D’autres axes incluent la mise en réseau et le soutien aux arts visuels par des appels de projets communs pour les centres d’exposition francophones au Canada et la circulation des œuvres. Ce modèle s’inspire de l’Association des centres d’exposition de l’Abitibi-Témiscamingue (ACEAT).
Comparer les réalités et les programmes entre les provinces nous a fait apprécier davantage les investissements en culture de nos paliers locaux et régionaux, ainsi que l’existence des Sociétés d’État qui jouent un rôle crucial en culture au Québec. Bien que du travail reste à faire pour défendre ces investissements, la richesse culturelle du Québec est établie : une industrie cinématographique, une scène musicale unique, un réseau de diffusion en arts de la scène et des centres d’exposition en arts visuels dans toutes les régions. C’est une richesse collective qui nous permet de nous définir comme peuple et comme communauté. Ce que je retiens de mon passage à Régina, c’est la fierté d’appartenir à cette communauté culturelle francophone solidement enracinée partout au pays.
Maude Guy
Directrice générale
Gère et administre l’ensemble des activités de développement et de rayonnement de l’organisme.