La nétiquette

ou les règles du savoir-vivre en ligne

Le Web et les réseaux sociaux offrent de merveilleuses possibilités d’apprentissage et de partage avec les autres, mais ils posent aussi de grands défis de communication!

Accessible partout et en tout temps, l’internet est aujourd’hui l’endroit de tous les échanges. Alors que la majorité de ces interactions se déroulent dans la bonne entente et le respect, d’autres sont carrément irrespectueuses voire même haineuses.

Les exemples sont nombreux et diversifiés. Que ce soit envers une célébrité, pour intimider un camarade de classe ou pour inciter à la violence, les discours en ligne ne sont pas tous désinvoltes et naïfs. Les trolls, cachés derrière leur écran, se permettent des commentaires désobligeants qui normalement n’auraient pas leur place dans l’espace public.

Et vous, que feriez-vous si des individus se permettaient d’émettre des commentaires non respectueux sur la page Facebook de votre organisation en réponse à l’une de vos publication? Sachez que réglementer le tout, plusieurs entreprises se sont dotées d’une charte que l’on nomme nétiquette.

Qu’est ce qu’une nétiquette?

La nétiquette est un mot-valise né de la contraction de NET (pour network) et ÉTIQUETTE. Définies comme un ensemble de règles pour un comportement en ligne acceptable, les règles de nétiquette dépendent fortement de la plateforme et de ses participants.

Bien que non juridiquement contraignantes, ces règles de savoir-vivre sont recommandées. Ainsi, la nétiquette est le plus souvent utilisée pour régir les communications avec des inconnus sur Internet. 

La nétiquette est un « ensemble des conventions de bienséance régissant le comportement des internautes, notamment lors des échanges dans les forums, par courrier électronique et dans les réseaux sociaux. ». [1]

Office québécois de la langue française

À quoi sert une nétiquette?

Loin d’être un concept nouveau, la première nétiquette a été publiée en 1994 par l’Internet Engineering Task Force. [2] Vingt-cing ans après son apparition, le rappel de ces règles reste pertinent pour prévenir des éventuels débordements sur internet.

Oui la liberté d’expression existe, mais entre s’exprimer et être impétueux ou même insolent, il y a une grosse différence. C’est pour cette raison que bon nombre d’entreprises ont choisi de mettre en place un code de conduite afin de contrôler les interactions et les échanges sur leurs sites web ou leurs pages de réseaux sociaux telles que Facebook, Twitter, Instagram et même Linkedin. Sachez que même les avis en ligne peuvent être réglementées par une nétiquette. La nétiquette accompagne donc la législation sans s’y substituer.

Eh oui, comme toute organisation et espace public, l’activité sur le web et les médias sociaux est régie par une nétiquette afin de modérer de manière proactive le contenu publié par certains des internautes. 

La nétiquette permet de cadrer les dérives et de sensibiliser les internautes aux exigences d’une citoyenneté numérique. Parce qu’à l’ère numérique, il ne suffit plus de de savoir comment utiliser les outils numériques à notre disposition, mais de savoir comment bien les utiliser en mettant en pratique nos qualités comme l’écoute, l’empathie et l’ouverture aux autres points de vue.

Guide pour rédiger une nétiquette

Une bonne nétiquette, que ce soit pour les réseaux sociaux ou un site web, est composée de plusieurs points. Ces derniers permettent d’expliciter votre vision, de retranscrire vos valeurs et d’énoncer les règles que vous souhaitez instaurer pour offrir un espace de communication agréable pour tous. Une nétiquette peut être courte ou longue, il n’y a aucune norme. Parmi les règles les plus communes, on retrouve celles-ci :

  • Ne pas s’exprimer de façon anonyme.
  • Rester sur le sujet (éviter de faire dériver la conversation vers un autre sujet).
  • Respecter les autres.
  • Faire preuve de sensibilité quant aux sujets difficiles. 
  • Ne pas mentionner ni faire circuler de fausses informations.
  • Interdiction de tenir des propos haineux, vulgaires, menaçants.

Quand la nétiquette ne suffit plus

Il peut tout de fois arriver qu’une bonne modération de vos plateformes en ligne ne suffise plus et que les agissements des internautes dépassent votre capacité à régir les comportements. Dans ces cas, on parle plutôt de harcèlement par Internet. Aussi appelé « cyberintimidation », celle-ci consiste en l’utilisation du réseau Internet pour harceler, menacer ou embarrasser quelqu’un de façon malicieuse. Aux États-Unis, on définit ce phénomène notamment par l’expression « cyberbullying ».

Rappelons qu’il existe des recours légaux contre les propos haineux en ligne. N’hésitez pas à vous référer aux ressources disponibles.

Le cyberharcèlement peut se manifester sous diverses formes : [3]

  1. Transmission de courriels non sollicités et/ou menaçants.
  2. Incitation de de tierces personnes à transmettre à la victime des courriels non sollicités et/ou menaçants ou à surcharger cette dernière par un très grand nombre de messages électroniques.
  3. Transmission de virus par courrier électronique (sabotage électronique).
  4. Diffusion de rumeurs.
  5. Transmission de commentaires diffamatoires au sujet de la victime dans des groupes de débat public.
  6. Transmission de messages négatifs directement à la victime.
  7. Utilisation en ligne de l’identité de la personne pour transmettre un message controversé, offensant ou injurieux qui suscitera chez de tierces personnes une réponse négative à la victime ou une réaction défavorable à son égard.
  8. Harcèlement de la victime pendant une discussion en direct.
  9. Enregistrement de messages abusifs dans la rubrique des commentaires d’un site Web.
  10. Transmission à la victime de documents pornographiques ou autres matériels graphiques à caractère offensant.
  11. Création d’une page Web décrivant la victime de façon négative.

Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail