Chronique numérique CCAT - - Sobriété numérique

De nombreux gestes du quotidien font partie des usages liés au numérique. Ces petits gestes, souvent banals, nous donnent volontiers le sentiment de réduire notre impact environnemental : 

  • Faire de la visioconférence avec ses collègues;
  • Préférer la version numérique de son magazine préféré à sa version papier;
  • Prendre un rendez-vous en ligne au lieu de téléphoner;
  • Recevoir ses relevés bancaires par courriel à la place de l’envoi papier;
  • Réduire ses déplacements grâce au télétravail…

Malheureusement, ces usages, même s’ils sont bien intentionnés, sont en constante augmentation et génèrent des impacts environnementaux de plus en plus importants. Qu’en est-il réellement?

La sobriété numérique est une démarche qui vise un usage avisé et sobre des technologies numériques dans l’objectif d’en réduire l’impact environnemental. [1]

– Office québécois de la langue française

Effectivement, notre consommation numérique contribue également au dérèglement climatique et son impact est considérable. Selon The Shift Project [2], le numérique représente 3,5 % des émissions de gaz à effet de serre et risque de doubler d’ici 2025. Ainsi, la sobriété numérique vise une réduction des impacts environnementaux liés au numérique.
Les bonnes pratiques individuelles

Alors que l’utilisation du numérique est courante, voire nécessaire dans notre quotidien, la sobriété numérique ne vise pas à éliminer sa présence. Elle propose plutôt d’utiliser le numérique – que ce soient nos appareils électroniques ou les technologies numériques – de façon raisonnable en ayant une pleine conscience de ses impacts. Ainsi, voici cinq gestes qui peuvent être posés pour tendre vers une sobriété numérique :

1.

Diminuez le visionnement de vidéos : les flux de vidéos représentent 80 % du trafic Internet : Autant que possible, il est recommandé de diminuer la quantité de vidéos visionnées en ligne. Cette recommandation est d’autant plus importante lorsque le visionnement se fait sur les données cellulaires. Selon l’Agence internationale de l’énergie[3] (AIE), le visionnement de vidéos sur un cellulaire connecté au 4G, au Canada, émet trois fois plus de GES que le visionnement sur le Wi-Fi.

  • Privilégiez le visionnement de vidéos lorsque vous êtes sur le Wi-Fi plutôt que lorsque vous êtes sur le réseau cellulaire ;
  • Diminuez la résolution de l’image de la vidéo ;
  • Diminuez le poids d’une vidéo avant de la mettre en ligne ;
  • Modifiez les paramètres sur les réseaux sociaux empêchant le lancement automatique des vidéos lors du déroulement ;
  • Diminuez le nombre de visionnements de vidéos en continu lorsque possible.

2.

Fermez la caméra lors des vidéoconférences : Selon Greenspector[4] (2021), une minute de vidéoconférence en audio a un impact 61 % plus faible qu’avec les caméras ouvertes. Bien que faisant maintenant partie des moyens de communication privilégiés par beaucoup d’entreprises et d’organismes, il est possible de réduire l’impact des vidéoconférences par différents moyens :
  • Priorisez les appels téléphoniques lorsque possible ;
  • Fermez les caméras pendant les vidéoconférences lorsque vous n’intervenez pas ;
  • Limitez l’enregistrement des webinaires.

3.

Envoyez moins et mieux les courriels : Bien qu’ayant un impact limité par rapport à tous les impacts du numérique, il est tout de même possible d’améliorer certaines pratiques liées à l’envoi de courriels :

  • Diminuez le nombre de courriels envoyés en limitant, par exemple, les courriels de politesse du type « merci » et « bien reçu », en évitant de « répondre à tous » lorsque c’est possible et en favorisant le clavardage lors de courts messages ;
  • Limitez le poids des pièces jointes dans les courriels en mettant un lien pour accéder au document dans le nuage, en compressant un document ou en diminuant le poids de la pièce jointe et en évitant de mettre des images dans la signature professionnelle ;
  • Désabonnez-vous systématiquement des infolettres que vous ne consultez plus.

4.

Gérez mieux l’entreposage des données : Les documents, images et vidéos entreposés sur le Web et dans le nuage sont particulièrement utiles pour leur accès en tout temps et pour faciliter le travail d’équipe. Toutefois, ces pratiques ont comme effet rebond de faire « exploser» le volume de données stockées dans le monde. Ainsi, il est possible de mieux gérer cet entreposage.

  • Limitez l’usage du nuage lorsque vous êtes sur les données cellulaires ;
  • Entreposez localement vos documents (directement sur l’ordinateur, sur une clé USB ou sur un disque dur externe) ;
  • Évitez le dédoublement de fichiers sur le nuage (ex. : ne garder que la dernière version d’un document) ;
  • À la fin des mandats et des projets, faites le ménage des dossiers et conservez uniquement les rapports et les documents importants ;
  • Faites un ménage périodique des dossiers sur le nuage et évitez les doublons.

Et le dernier et non le moindre… 

5.

Allongez la durée de vie  des appareils : Plus les équipements durent longtemps, plus les impacts environnementaux sont répartis sur une longue durée de vie. Il s’agit du principal geste à adopter pour diminuer l’impact du numérique. Il est donc nécessaire de mieux gérer l’utilisation des appareils informatiques. 

  • Questionnez la nécessité d’acheter un nouvel appareil ;
  • Achetez des appareils remis à neuf plutôt que nouveaux ;
  • Protégez et entretenez vos appareils avec soins ;
  • Réparez les appareils plutôt que de les remplacer, lorsque possible ;
  • Fermez et débranchez les appareils à la fin de la journée et lorsqu’ils ne sont pas en utilisation ;
  • Acheminez tout équipement en fin de vie à l’écocentre ou à une collecte des serpuariens.
Pour aller plus loin